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La maison des chats

 

L’errance

 


Nourrir cinq petits n’est pas une mince affaire, après la fatigue de l’accouchement (cinq d’un coup !) il fallait en plus chasser à la recherche d’une maigre nourriture. Dans les villes, même les banlieues les champs sont rares et les souris encore plus. Heureusement ce bois providentiel où mère avait trouvé refuge lui permettait de survivre et de nous allaiter.


Je vous raconte pas les premiers jours et la façon dont elle nous cachait pour nous protéger. Les jours passaient, la nourriture était rare et mère cherchait désespérément une solution. Elle partait de longues heures à la recherche d’une maison accueillante, là, les chats errants se font chasser partout où ils vont, ils ne sont nulle part les bienvenus. En fait elle se nourrissait très mal avait de moins en moins de lait et nous autres ses petits végétions. La plus petite, celle qui n’arrivait jamais à attraper une tétine à temps dépérissait à vue d’œil.


Heureusement les bébés chats ont peu conscience de ce qui se passe autour d’eux. Les longues heures où mère chassait étaient interminables, nous étions seuls pelotonnés les uns contre les autres attendant son retour sa chaleur, sa douceur et son lait que nous tétions avidement mais tout se passait dans un brouillard doucereux et languissant.


Nous ne grossissions plus, la petite dernière faisait peine à voir. Mère se démenait pour nous, elle aussi maigrissait, tout allait mal. Le temps lui-même était passé à l’orage, il avait plu à la saint Médard et cette nouille de Barnabé n’avait rien rattrapé. Certains jours nous étions trempés jusqu’aux os. Des allures de rat crevé, voilà à quoi nous ressemblions nous les chatons.


Mère avait ratissé toutes les maisons des environs et depuis quelques temps avait même renoncé à poursuivre ses recherches. Elle avait mangé toutes les souris, mulots et rats des champs à un kilomètre à la ronde, les autres avaient fuit. Elle manquait de force pour attraper les oiseaux et nous avions bientôt un mois. Nous avions faim.

 

Le plus faible d'entre nous rendit l'âme par une nuit plus froide que les autres. Sa faiblesse et sa sous alimentation eurent raison de lui. Il est maintenant au paradis des chats.

 

Vous ne saviez pas que les chats avaient leur paradis ? Ni qu’ils avaient une âme ? Vous ne savez décidément rien.

 

Les humains qui aiment les chats vont tous au paradis, c’est bien connu et le paradis des chats est un ensemble qui est inclus dans leur paradis, ainsi nous sommes entre amis. Les paradis ne sont pas tous imbriqués de la même façon.  Le dieu des chats, qui est aussi accessoirement le dieu des humains et qui s’appel Dieu bien évidement est bien plus malin et bon que les religieux humains ne l’imaginent. Ils n'ont d'ailleurs pas d'imagination !

 

Vous ne connaissez pas la théorie des ensembles ? Pas de problème Dieu y pourvoit.

 

 

à suivre...              

 

RJ                  

 

L'errance
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Pseudo Le 29-3-2024. Titre


Mam le 21-5-2010. mère courage ?
J'attends la suite (que je crois connaître), avec cimpatience.
Beauè sujet.
Merçi.

 

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