Voilà mère installée au fond du jardin avec une écuelle de nourriture à porté de museau et un récipient d’eau claire. Un luxe qu’elle n’avait pas connu depuis longtemps.
Elle nous avait cachés, nous, ses petits derrière une vieille souche dans la forêt. Elle revint passer la journée avec nous et nous allaiter. Quelle joie, maman allongée ronronnait et nous après une rude bagarre nous nous étions emparé chacun d’une mamelle et tétions avidement.
Nos débuts difficiles dans la vie faisait de nous des chattons maigres, hirsutes, les yeux à peine ouvert et souffreteux. Des horreurs. Le cinquième était mort et le quatrième ne valait guère mieux, mais d’un coup tous les espoirs étaient permis.
A l’aube du cinquième jour maman tenta un grand coup. Elle pris dans sa gueule mon frère et l’emmena dans son coin sous l’abri au fond du jardin à la maison qui l’avait accueillie.
- Tu as vu ? Elle avait des petits !
- Les pauvres, un seul à survécu.
- Il n’est pas bien brillant, il peut avoir combien ? Huit jours ?
Nous avions un bon mois, mais un mois de terribles privations.